Quand j'avais cinq ans je l'ai tué ! by Chabin Laurent

Quand j'avais cinq ans je l'ai tué ! by Chabin Laurent

Auteur:Chabin, Laurent [Chabin, Laurent]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Thriller
ISBN: 9782764811061
Éditeur: Libre Expression
Publié: 2015-12-08T23:00:00+00:00


J’ai dormi comme une souche. Et, au matin, ma décision est prise.

Plus facile à dire qu’à faire, quand même. Comment retrouve-t-on la trace d’un alcoolique incapable de s’assumer, errant probablement de refuge en centre de désintoxication, en passant par l’hôpital ou la rue selon la saison ? D’autant plus qu’il est hors de question pour moi de me recommander de mes liens familiaux.

J’allume l’ordi. Je ne sais pourquoi, je commence ma recherche autour du lac Saint-Jean en tapant « sanatorium ». Réflexe de lectrice invétérée… Un coup dans l’eau. Apparemment, les sanatoriums n’existent que dans les romans d’avant-guerre et les histoires de loups-garous. Comme seul résultat, je tombe sur le sanatorium abandonné de Lac-Édouard, entre La Tuque et le lac Saint-Jean. Lieu déshérité, hanté, ouvert à tous les vents et aux chasseurs de fantômes. En pleine légende, oui…

J’essaie ensuite les centres de désintoxication. Là, c’est plus sérieux. Je suis même étonnée de voir qu’il y en a autant. Il faut dire que la région ne manque pas de clients. Des noms charmants, à part ça. Le centre La Forêt, la maison L’Engoulevent, le refuge Les Ailes de l’espoir… Pourquoi aller travailler dans une aluminerie ou dans une scierie quand on vous offre de telles sinécures en des séjours si enchanteurs ? Le prix, bien sûr. Et je ne crois pas que mon frère ait les moyens de se payer des vacances dans des établissements pareils.

Je me tourne du côté de la filière officielle, mais là, on m’arrête très vite. Quelques appels, et la sentence tombe, toujours identique : êtes-vous de la famille ? Non. Désolé, nos renseignements sont confidentiels.

Sans blague ! Est-ce qu’ils s’imaginent que je recherche un soûlon à l’année pour lui faire les poches ou lui réclamer des loyers impayés ?

En désespoir de cause, je finis par tomber sur une association d’aide aux personnes dépendantes. C’est bien le diable si mon frère n’est pas passé par là un jour ou l’autre.

Cette fois, j’ai préparé mon coup. Ma mère était une amie de la mère de Larry Crevier, et elle lui devait une certaine somme d’argent, empruntée autrefois et dont le remboursement avait été cent fois différé pour cause de pauvreté chronique. La mère de Larry Crevier étant internée dans un centre psychiatrique et la mienne étant impotente, je me propose donc de remettre à Larry, au nom de ma propre mère, ce cadeau inespéré. La ficelle est un peu grosse, mais je sais me montrer convaincante.

Pour la circonstance, je m’appelle Marie Simard. Je compose le numéro et, de ma voix la plus éthérée, je débite mon roman. J’ai des atouts. Deux mères durement éprouvées par la vie, une amie providentielle porteuse d’un cadeau inespéré. Pourtant, après un accueil moyennement chaleureux, la réponse me paraît plutôt pleine de méfiance.

« Pour quelle raison pensez-vous que l’ami de votre mère se trouverait chez nous ? »

Je dois en rajouter une couche. La mère de Larry Crevier étant aphasique, elle n’a pas pu me donner l’adresse de son fils, si tant est qu’elle la connaisse.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.